Je suis Danièle . J’exerce une activité professionnelle sans aucun lien avec le milieu équestre et pourtant, depuis toute petite, ma vie toute entière s’articule autour des chevaux.

Je pratique l’équitation depuis 1981. J’avais 10 ans lorsque j’ai commencé. J’ai fait mes premières foulées directement à cheval. A cette époque, il n’existait que très peu de poney-clubs. En tout cas, il n’y en avait pas dans le centre équestre de la ville dans laquelle j’habitais.

Ce centre équestre acceptait de faire débuter les enfants à cheval à partir de 12 ans. Impossible pour moi ! L’impatience me tenaillait beaucoup trop pour que je puisse attendre encore deux interminables années supplémentaires pour enfin réaliser mon rêve : côtoyer des chevaux.

Depuis l’âge de 3 ans, je sollicitais mon entourage pour pouvoir aller au centre équestre admirer les chevaux. Tout en eux m’attirait : leur esthétique, leur expressivité, leur force, la grâce qui se dégageait de leurs mouvements, leur odeur …

J’étais trop petite pour pouvoir les observer par-dessus la porte de leurs box. Il fallait donc emprunter l’un des tabourets de la sellerie qui servait à accéder aux filets accrochés à hauteur de plafond et le déplacer de box en box pour que je puisse admirer les chevaux.

Je pouvais rester au centre équestre des heures. Il fallait toujours rentrer trop tôt à mon goût. J’ai donc suffisamment « tanné » mes parents pour qu’ils insistent auprès des responsables afin qu’ils acceptent de me laisser commencer à monter dès 10 ans. « On peut faire un essai, on verra bien. », leur avait-on répondu. Une immense victoire pour la petite fille timide que j’étais.

Me voici, très heureuse, lors de l’une de mes premières séances. Le cheval de club que je monte s’appelle Floral, un très gentil pur-sang né en 1969.

Avec Floral, lors d’une de mes toutes premières leçons

Cela dit, mes débuts n’ont pas toujours ressemblé à un long fleuve tranquille. J’ai assez vite compris pourquoi il était préférable d’avoir 12 ans, un poids et une force plus importants pour débuter l’équitation à cheval. En effet, lorsqu’un cheval avait décidé de baisser la tête ou d’accélérer, impossible pour moi de l’en empêcher. J’étais trop légère.

Je suis beaucoup tombée, sans jamais me blesser à cette époque, mais quelles que soient les difficultés, il était hors de question pour moi d’abandonner l’équitation. En plus des séances d’équitation, je passais des heures à brosser les chevaux ou à les amener brouter en longe. Je ne me sentais jamais aussi vivante qu’à leur côté, et le fait que mon existence s’articulerait autour des chevaux m’apparaissait comme une évidence.

Puisque c’était la norme, j’ai passé mes différents examens fédéraux avec succès. A l’époque quatre examens représentaient l’équivalent du galop 7 actuel : l’étrier de bronze, l’éperon de bronze, l’étrier d’argent et l’éperon d’argent. Je ne recherchais pas particulièrement la performance et ne visais absolument pas la compétition. J’avais seulement envie de progresser et de communiquer plus harmonieusement avec les chevaux.

Je continuais à prendre des cours au centre équestre pendant plusieurs années. Je pratiquais le travail sur le plat et l’obstacle qui étaient les seules disciplines enseignées dans mon centre équestre à l’époque.

Progressivement quelques propriétaires me demandaient de bien vouloir monter et prendre soin de leur cheval en leur absence. J’étais fière qu’on me fasse confiance, heureuse d’avoir un peu d’autonomie et m’acquittais de ma mission avec beaucoup de sérieux.

En 1989, j’ai enfin pu acheter mon premier cheval : Karita, une jument de club que je connaissais bien et que j’appréciais particulièrement. Elle avait 13 ans à ce moment. Je possédais enfin mon propre cheval, je pouvais le prendre en charge, passer autant de temps que j’avais envie avec lui et organiser mes séances de travail de manière autonome.

Karita

En 1993, Christophe, mon compagnon, qui pratiquait jusqu’alors le football, mais a assez rapidement compris que s’il voulait partager ma vie il était indispensable qu’il se mette à l’équitation, a acheté lui aussi son premier cheval. Il s’appelait Tornad. C’était un grand selle français de huit ans à l’époque qui était initialement destiné au dressage.

Tornad

En 1998, j’ai fait l’acquisition d’un jument mérens de 3 ans, Hourie du Sinter.

Hourie du Sinter

En 2000, c’est une jument lusitanienne de 3 ans, Jaffa du Plessis, qui est entrée dans ma vie.

Jaffa du Plessis

J’ai débourré moi-même Hourie et Jaffa et j’ai toujours pratiqué une équitation de loisir, sans pression ni objectif de résultat, pour le plaisir de passer du temps avec mes chevaux. Nous faisions beaucoup de promenades en forêt et travaillions un peu sur le plat. Je sautais de temps en temps quelques petites barres, mais l’obstacle ne m’a jamais vraiment attirée et le complet encore moins. Mon rêve de petite fille était de pouvoir partir me promener en extérieur à cheval. Je l’ai pleinement réalisé.

Bien que peu animée par l’esprit de compétition, j’ai tout de même fait quelques concours de dressage avec Hourie et Jaffa.

Hourie et moi en concours de dressage
Jaffa et moi en concours de dressage

Christophe et moi avons essayé d’offrir la meilleure qualité de vie possible à Karita, Tornad et Hourie. Nous avons pris soin d’eux et veillé quotidiennement à la satisfaction de leurs besoins et à leur bien-être jusqu’à leur dernier jour.

Aujourd’hui, seule Jaffa nous accompagne encore. Agée de 22 ans, elle affiche une très bonne forme et manifeste tous les jours son bonheur de nous voir arriver (ou peut-être plutôt son impatience de recevoir ses carottes, mais je veux garder mes illusions). Nous espérons qu’elle restera encore longtemps à nos côtés.