Mes débuts et ma vision de l'équitation

Je ne cherche pas à vous enseigner l’équitation, il y a des gens bien plus compétents que moi en la matière.

Mon objectif est uniquement de partager avec vous les principes et méthodes que j’utilise et qui m’ont permis de débourrer seule deux chevaux de tempéraments très différents en douceur, de multiplier les promenades dans des contextes variés sans encombre, de faire quelques concours de dressage et de prendre soin de mes propres chevaux depuis plus de trente ans.

J’ai commencé à monter à cheval (les poneys club n’existaient pas) à l’âge de 10 ans, au début des années 1980, dans un centre équestre très axé sur les concours de saut d’obstacles.

Moi qui ne rêvais que de complicité et de promenades dans la nature avec un cheval, je me suis très vite sentie en décalage dans ce milieu. Mais j’avais aussi compris que pour me promener en sécurité, j’allais devoir apprendre à maîtriser un cheval et que cela prendrait du temps ...

J’ai donc suivi des cours sur des chevaux de club qui, pour s’être tous fait brutaliser par le moniteur, le craignaient et lui obéissaient à la voix. En fin de carrière, vers 15 ans, lorsqu’ils commençaient à montrer des signes de faiblesse et n’étaient plus suffisamment rentables, ces chevaux étaient envoyés à l’abattoir, et tout le monde trouvait cela normal.

Le début de carrière des chevaux n’était pas plus paisible. J’ai assisté à des débourrages dans lesquels tous les signes d’inquiétude qu’ils montraient étaient ignorés. Il fallait rapidement les monter puisque le débourrage devait être terminé en à peu près une semaine. Pas le temps de laisser ces jeunes chevaux s’adapter à toutes ces nouveautés. Le seul objectif était de faire en sorte qu’ils n’aient plus de réaction violente et qu’ils se résignent lorsqu’un cavalier leur grimpe sur le dos.

J’ai donc décidé que je ne resterai dans ce club que le strict temps nécessaire à ce que je puisse monter en sécurité. J’avais bien l’intention par la suite d’avoir un jour mes propres chevaux et de construire avec eux une relation bien plus harmonieuse.

J’ai tout de même monté de nombreux chevaux d’école et de propriétaires très différents dans ce centre équestre. J’ai appris à m’adapter à des chevaux très variés, aussi bien physiquement qu’en matière de sensibilité. L’un d’entre eux surtout m’a permis de prendre suffisamment confiance en moi pour me convaincre que j’étais apte à prendre en charge mon propre cheval en toute autonomie.

C’était un pur-sang réformé des courses qui avait fréquemment des réactions assez brutales et que la plupart des autres cavaliers refusaient de monter. Sa propriétaire m’avait sollicitée et j’avais accepté de m’occuper de lui parce que cela me donnait l’occasion de pratiquer en dehors des cours collectifs.

Je construisais ainsi des séances de travail beaucoup mieux adaptées aux besoins de ce cheval. Je l’ai travaillé et monté en promenade sans problème pendant plusieurs années. Il avait simplement besoin d’une détente un peu plus longue que les autres et pourquoi pas en liberté avant d’être monté. Il avait aussi besoin qu’on lui laisse le temps d’observer et analyser ce qui lui faisait peur sans le forcer immédiatement à s’approcher, à franchir ou dépasser ce qui l’effrayait.

J’ai réussi à établir une relation de confiance avec lui. Pour un cheval à qui on avait uniquement appris à galoper le plus vite possible sur un hippodrome, n’est-il pas normal qu’une période d’adaptation soit nécessaire si on attend de lui un travail différent dans des environnements beaucoup plus variés ?

En montant des chevaux qui ne m’appartenaient pas pendant 8 ans, puis par la suite avec mes propres chevaux, j’ai construit ma vision de l’équitation basée sur trois principes simples et incroyablement puissants qui pour moi sont essentiels : douceur - progressivité - rigueur.

J’ai créé ce blog pour vous montrer comment les appliquer dans vos relations avec les chevaux.

Bonne découverte.